Honnêtement, il n’aurait jamais pensé qu’un jour, cette vampire lui donnerait rendez-vous en Nouvelle-Orléans, et encore moins dans l’endroit le plus malfamé de la ville. Le bayou était un endroit marécageux et putride dans lequel vivait une meute de lycanthropes, ceux-ci ayant un rythme de vie sauvage et primitif. Autant dire qu’ils vivaient comme des animaux et le sorcier trouvait cela bien dommage qu’ils restent ainsi dans leur coin. Wayne Carter Blackwood avait rejoint la ville du jazz à bord de sa voiture noire. Il n’avait pas perdu de temps et autant dire que prévenir Cassandra n’avait pas été simple. Il avait reçu une lettre non anonyme  - cela sonnait déjà de manière étrange – de la part de la demoiselle en question. Willow était une vampire qu’il avait rencontré dans un bar et autant dire qu’un climat de guerre froide s’était installé entre eux deux. Bien entendu, le docteur en psychologie n’aurait jamais imaginé qu’elle aurait pu lui envoyer des menaces de ce genre. Ainsi donc, la blonde aurait découvert des choses compromettantes sur lui. C’était du moins ce qui était écrit dans la lettre qu’il avait reçu, lettre signée par ses soins. Selon lui, il n’avait absolument rien à cacher, mis à part le fait qu’il soit un sorcier, mais surtout un membre de l’Augustine. A part cela, rien ne pouvait éclabousser sa façade parfaite. Mais peu importe, il parvenait à laisser ceci de côté, il lui fallait avoir un esprit clair et réactif. Il n’avait absolument pas confiance. […] Blackwood s’avançait peu à peu dans les marais du bayou. Ses pas étaient remarquablement minutieux, jusqu’à ce qu’il ne sente sa chaussure de cuir noir s’enfoncer dans les terres boueuses de l’endroit. Il était de mise de dire qu’il n’était absolument pas le bienvenu ici, de toute évidence.. Pour tout dire, cet endroit le dégoûtait, autant qu’il le fascinait. Tout d’abord, il y avait ce côté pratique qui voulait que le chant des grenouilles vivant ici couvrait très largement le bruit de ses pas. En revanche, l’odeur était tellement forte qu’il était presque inconcevable de pouvoir respirer. Néanmoins, il devait admettre qu’il appréciait le fait que la nature ait tous ses droits sur cet endroit. C’était assez remarquable à constater lorsque l’on comparait cet état naturel à la modernité de la Nouvelle-Orléans. L’Universitaire arpentait désormais les rives d’un vaste marais, jetant un œil à l’horizon où il pouvait distinguer une petite cabane de bois qui ressemblait davantage à une habitation. Dans les ténèbres de la nuit, il pouvait tout de même distinguer d’autres bicoques de ce genre, celles-ci toutes proches les unes des autres. Il devait sans aucun doute s’agir du campement des lycanthropes. A l’heure qu’il était, ils savaient peut-être déjà qu’il était dans les parages. Il serait ainsi vu comme un intrus et il savait pertinemment que c’était extrêmement dangereux pour lui. Fermant les yeux un instant, il se retournait alors vers la demoiselle qu’il cherchait. ‘’ Alors c’était donc cela ton plan. Nous trainer dans le bayou, ou du moins me trainer, t’enfuir et me laisser me faire dévorer par de la charogne ? ‘’ Pour le coup, il ne savait que dire d’autre, il se contentait donc de sortir la lettre de sa poche, lui montrant ainsi son supposé écrit. Le papier comportait la signature de la jeune femme, il avait hâte de savoir ce qu’elle allait pouvoir dire à ce propos. Bien entendu, il était inutile de préciser qu’il n’avait pas connaissance du fait qu’elle avait reçu la même chose à son encontre.